Adieux

La lune, lasse, un soir, a baissé ses yeux blancs
Et les a faits couler le long des mers d’argent
Son présage a soufflé une tendre folie
Sur les flots et secoué les vagues dans leur nid

Un tombeau s’est ouvert au front de l’océan
Une âme y est entrée ; un astre en est sorti
Ton corps a disparu, livré au regard blanc
J’ai vu s’évaporer aux rives ton esprit
Couler ton souvenir. Te voilà à présent
Abandonné au sel, au son des clapotis

Le murmure de l’eau, accompagné des chants
Des sirènes dont l’air varie au gré du vent
Berce ta sépulture et décore ton lit
D’écume comme toi destinée à l’oubli.

Publié le
Catégorisé comme Poèmes

Anniversaire

Les morts sont des chansons
Comme celle à qui font écho les trottoirs
Dans les belles grisailles de Novembre
Echo d’un cœur
Les talons des passants comme ce rythme qui ne bat plus
Mais des sourires à chaque porte
Reflets de ton essence dissipée dans le froid
Ils fêtent tous sans le savoir
Ton anniversaire

Publié le
Catégorisé comme Poèmes

Initiation

Là-haut sur les monts rouges
Là-haut où
Les mers du ciel se brisent
Et saignent au matin
Je veux aller
J’irai là-haut cueillir
Un morceau de nuage
Un pan de
Ce que l’aube y accroche
Et je ceindrai mon front
De cet éclat
Alors je reviendrai
Sereine et j’oserai
Vous baiser sur les joues
Mes amours et
Vous prendre dans mes bras
Humides encore
De perles d’ambroisie.

Publié le
Catégorisé comme Poèmes

Peu importe la route

Peu importe la route
si je sais que tu veux la prendre
je t’y suivrai
sans regarder, sans penser en arrière
je t’y suivrai puisqu’elle m’importe peu

Seul me suffit le ciel
et tes yeux dans lesquels je l’observe
seule me suffit ta voix sans écho sur la route le soir
gorgée de rosée

Je te suivrai le long du monde
et m’allongerai à tes côtés
nous partagerons l’horizon
pour toi l’infini, pour moi la liberté
et nos deux fronts dans la brise

Publié le
Catégorisé comme Poèmes

Un instant

L’air était calme et bleu
Aucun vent n’agitait le monde
Avec ses bourgeons, seul, il soupirait
Le nez levé, la gorge claire
Et vide comme un hoquet d’angoisse
D’exaltation

Le silence épousait la brise
Immobile accrochée aux branches
Emmêlée au printemps naissant
Qu’elle attendait

J’ai pris un brin entre deux doigts
Un fin morceau de l’infini
Il m’en chuchota les secrets
Ceux qui rampent et se cachent
En attendant

Le bout des branches où naît la fleur
Remuait pour faire signe – à quoi
Je ne le sais, au temps qui passe
Peut-être ou au ciel qui le porte
Et le dilue comme les nuages
Passent et fondent dans un soupir.

Publié le
Catégorisé comme Poèmes