Un instant

L’air était calme et bleu
Aucun vent n’agitait le monde
Avec ses bourgeons, seul, il soupirait
Le nez levé, la gorge claire
Et vide comme un hoquet d’angoisse
D’exaltation

Le silence épousait la brise
Immobile accrochée aux branches
Emmêlée au printemps naissant
Qu’elle attendait

J’ai pris un brin entre deux doigts
Un fin morceau de l’infini
Il m’en chuchota les secrets
Ceux qui rampent et se cachent
En attendant

Le bout des branches où naît la fleur
Remuait pour faire signe – à quoi
Je ne le sais, au temps qui passe
Peut-être ou au ciel qui le porte
Et le dilue comme les nuages
Passent et fondent dans un soupir.

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